RDC : Chute du perchoir, Vital Kamerhe et Dominique Munongo démissionnent

Après plusieurs jours de tensions et une pétition initiée par des députés de l’UDPS et de leurs alliés, Vital Kamerhe a annoncé sa démission du perchoir. Accusé de mauvaise gestion et de blocage du contrôle parlementaire, il laisse derrière lui une Assemblée fragilisée et promise à de nouvelles turbulences politiques.
Les députés à l’origine de la pétition reprochaient à Vital Kamerhe une gestion opaque des fonds parlementaires et un manque d’alignement sur les priorités du pouvoir. Selon eux, son action aurait freiné le contrôle parlementaire et compromis la transparence de l’institution. Malgré ses efforts pour calmer les esprits et justifier sa gestion, Kamerhe n’a pas réussi à rallier un soutien suffisant parmi ses collègues.
Une crise interne à l’Union sacrée ?

Certains analystes estiment que cette démission illustre une lutte de pouvoir au sein de la majorité présidentielle. L’UDPS, parti présidentiel, semble vouloir renforcer son contrôle sur l’Assemblée nationale, consolidant ainsi sa position face aux alliés historiques comme Kamerhe. Ce départ marque une désillusion pour la coalition et pourrait avoir des répercussions sur l’agenda législatif dans les mois à venir.
Dominique Munongo Inamizi, rapporteur adjoint de l’Assemblée nationale, a également présenté sa démission, accentuant le vide au sein du bureau et soulignant l’ampleur de la crise institutionnelle actuelle.

Le vice-président Isaac Tshilumbayi assurera la direction provisoire de l’Assemblée en attendant l’élection d’un nouveau bureau. Cette période de vacance ouvre la voie à de possibles négociations internes et à des manœuvres politiques pour désigner un successeur capable de réunir une majorité solide.
Kamerhe reste député

Juste après le dépôt de sa démission, l’ex patron de la chambre basse a participé à la plénière du jour en qualité de député national élu de Bukavu, dans le Sud-Kivu à côté de ses collègues de circonscription. Ce geste souligne son maintien dans l’arène politique et son rôle actif au sein de l’Assemblée, malgré la perte de son poste de président.
La démission de Kamerhe relance le débat sur la réforme institutionnelle et la lutte contre l’impunité au sein du Parlement. Les observateurs suivront de près la manière dont la majorité gèrera cette transition et les implications pour la stabilité politique en RDC.